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Regroupement familial pour les ressortissants de pays tiers en Suisse : quelles sont les règles ?

Regroupement familial pour les ressortissants de pays tiers en Suisse : quelles sont les règles ?

Le regroupement familial est une préoccupation fondamentale pour de nombreux ressortissants de pays tiers résidant en Suisse. Le droit de vivre avec son conjoint et ses enfants est non seulement une question d'importance personnelle et affective, mais aussi une question réglementée par le droit suisse de l'immigration. Les articles 43, 44 et 45 de la loi fédérale sur les étrangers et l'intégration (LEI) définissent le cadre légal du regroupement familial en fonction du statut de séjour du regroupant, à savoir s'il est titulaire d'un permis C (établissement), d'un permis B (séjour) ou d'un permis L (court séjour).


Cet article propose une explication détaillée des règles de regroupement familial en Suisse pour les ressortissants de pays tiers , en examinant chacune de ces dispositions à tour de rôle et en clarifiant les exigences, les droits et les considérations pratiques impliqués.


Regroupement familial pour les titulaires d'un permis C : article 43 de la FNIA


En vertu de l'article 43 de la FNIA, les personnes titulaires d'un permis d'établissement (permis C) ont le droit d'être rejointes par leur conjoint étranger et leurs enfants célibataires de moins de 18 ans. Toutefois, ce droit n'est pas automatique et est soumis au respect d'une série de conditions, à savoir :


  • La famille doit vivre ensemble en Suisse ;

  • Un logement adapté doit être disponible pour l’unité familiale ;

  • La famille ne doit pas dépendre de l’aide sociale ;

  • Le conjoint qui rejoint doit pouvoir communiquer dans la langue nationale parlée au lieu de résidence ;

  • Le sponsor ne doit pas prétendre à des prestations complémentaires en vertu de la loi suisse sur les prestations complémentaires (LPC) ou ne pas avoir droit à de telles prestations uniquement en raison du regroupement familial.


Il est important de noter que les enfants de moins de 18 ans sont exemptés de l’exigence linguistique et que les conjoints peuvent satisfaire au critère linguistique en s’inscrivant à un programme de soutien linguistique reconnu plutôt que de démontrer leurs compétences au moment de la demande.


D'autres obligations d'intégration peuvent survenir après l'entrée, car l'octroi et le renouvellement du permis de séjour peuvent être liés à un accord d'intégration formel en vertu de l'article 58a de la NIEF lorsqu'un besoin d'intégration particulier est identifié.


Voie d'établissement : Après cinq ans de résidence légale et ininterrompue, les conjoints réunis peuvent obtenir eux-mêmes un permis C s'ils répondent aux critères d'intégration. Les enfants de moins de 12 ans ont droit à un permis d'établissement dès leur admission, ce qui simplifie la planification de la résidence à long terme pour les familles avec de jeunes enfants.


Regroupement familial pour les titulaires d'un permis B : article 44 de la FNIA


Le regroupement familial des titulaires d'un permis de séjour (permis B) est régi par l'article 44 de la LENI. Dans ce contexte, ce droit est discrétionnaire et non automatique. Le conjoint et les enfants célibataires de moins de 18 ans peuvent obtenir un permis de séjour ou sa prolongation si les conditions cumulatives suivantes sont remplies :


  • Les membres de la famille vivront ensemble en Suisse ;

  • Des logements adéquats doivent être disponibles ;

  • Les demandeurs ne doivent pas dépendre de l’aide sociale ;

  • Le conjoint doit pouvoir communiquer dans la langue nationale parlée au lieu de résidence ;

  • Le répondant ne doit pas recevoir de prestations supplémentaires ni y avoir droit uniquement en raison du regroupement familial.


Comme pour l’article 43, l’exigence linguistique pour les conjoints peut être satisfaite par l’inscription à un programme de soutien linguistique reconnu, et les enfants mineurs de moins de 18 ans sont totalement exemptés de la condition linguistique.


Des accords d’intégration peuvent également être nécessaires dans les cas où un soutien particulier à l’intégration est nécessaire.


Contrairement au régime plus favorable des titulaires d'un permis C, le regroupement familial avec un permis B requiert des perspectives d'intégration globalement positives, une stabilité financière et une participation active à la société suisse. Le canton conserve une certaine latitude pour évaluer si le regroupement est conforme à l'intérêt public.


Regroupement familial pour les titulaires d'un permis L : article 45 de la FNIA


Les possibilités de regroupement familial prévues à l'article 45 de la LENI sont très limitées et s'appliquent aux titulaires d'un permis de séjour de courte durée (permis L). Un conjoint ou un enfant célibataire de moins de 18 ans ne peut obtenir un permis de séjour de courte durée que si toutes les conditions suivantes sont remplies :


  • Les membres de la famille vivent avec le titulaire du permis ;

  • Il existe un logement adapté ;

  • La famille ne dépend pas de l’aide sociale ;

  • Le sponsor ne reçoit pas de prestations supplémentaires et le regroupement familial ne donnerait pas droit à ces prestations.


L’article 45 ne fait pas spécifiquement référence aux compétences linguistiques ou aux mesures d’intégration. Cependant, la nature temporaire et souvent transitoire des permis L signifie que les demandes de réunification réussies en vertu de cet article sont relativement rares et généralement réservées à des cas particuliers.


Dans la pratique, les autorités suisses ont tendance à évaluer de manière restrictive les demandes de regroupement familial des titulaires d’un permis L, en particulier lorsque l’emploi ou le séjour sous-jacent est de courte durée ou sujet à une incertitude de renouvellement.


Délais et considérations procédurales


Quel que soit le type de permis, les demandes de regroupement familial doivent généralement être déposées dans les 12 mois suivant l'obtention du permis de séjour du parrain. Passé ce délai, le regroupement familial peut encore être possible, mais uniquement si des raisons familiales importantes justifient le retard. Le dépassement du délai sans justification valable peut entraîner un refus, même si tous les autres critères sont remplis.

Chaque demande doit être faite auprès de l'autorité cantonale compétente en matière de migration et les pièces justificatives doivent inclure une preuve de lien de parenté, des contrats de logement, une inscription linguistique (le cas échéant) et une preuve d'autonomie financière.


Droits des membres de la famille une fois admis


Les membres de la famille qui bénéficient du droit de séjour en vertu des articles 43 à 45 de la FNIA peuvent bénéficier de divers droits, en fonction de leur statut :


  • Droit de vivre et de travailler en Suisse (avec quelques restrictions initiales pour certains types de permis) ;

  • Accès aux soins de santé et à l’éducation ;

  • Possibilité de transition vers un statut de résident indépendant suite à un divorce ou une séparation, sous réserve d'intégration et d'indépendance financière.


Il est important de noter que la résidence des membres de la famille dépend généralement du statut juridique du parrain. Si le parrain perd son permis ou enfreint les conditions d'immigration, cela peut également affecter le séjour légal des membres de sa famille.


Conclusion : Connaissez vos droits en vertu des articles 43 à 45 de la FNIA


Le cadre suisse du regroupement familial pour les ressortissants de pays tiers, prévu aux articles 43, 44 et 45 de la LEI, repose sur une approche échelonnée selon le type de permis de séjour détenu par le garant. Les titulaires d'un permis C bénéficient d'un droit quasi automatique au regroupement familial, tandis que les titulaires d'un permis B doivent satisfaire à des conditions d'intégration et financières plus strictes. Les titulaires d'un permis L, en revanche, bénéficient d'une voie de regroupement plus limitée et exceptionnelle.


Une attention particulière doit être portée aux critères d'admissibilité, au calendrier de dépôt des dossiers et aux obligations d'intégration en cours. Pour les familles qui cherchent à s'y retrouver dans ce paysage juridique complexe, un soutien juridique professionnel peut faire toute la différence et contribuer à leur réussite.

Pour une assistance experte dans le cadre de vos demandes de regroupement familial en Suisse, l'équipe juridique de Richmond Chambers Suisse vous propose des conseils stratégiques, une représentation approfondie et un soutien multilingue adapté à votre situation personnelle.

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