Regroupement familial suisse : permis de séjour pour les conjoints de citoyens suisses
- Paul Richmond
- 28 mai
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juin

Si vous êtes citoyen suisse et que votre conjoint ou partenaire enregistré est étranger, vous avez le droit, en vertu du droit suisse de l'immigration, de le faire venir vivre avec vous en Suisse. Ce droit est régi par l'article 42 de la loi fédérale sur les étrangers et l'intégration (LEI), qui définit les conditions d'octroi d'un permis de séjour aux fins du regroupement familial au conjoint ou partenaire enregistré étranger d'un ressortissant suisse.
L'article 42 de la LEI constitue la pierre angulaire du droit suisse du regroupement familial. Il reflète le principe selon lequel les citoyens suisses doivent pouvoir vivre en famille dans leur pays d'origine et constitue une base juridique solide pour permettre aux conjoints étrangers et à certains membres de la famille à charge de vivre en Suisse. Contrairement aux droits plus conditionnels accordés par les articles 43 et 44 de la LEI aux membres de la famille de résidents étrangers, l'article 42 crée un droit exécutoire, soumis uniquement à des conditions de base telles que la cohabitation et des considérations d'ordre public.
Droit légal à un permis de séjour pour les conjoints étrangers en vertu de l'article 42 de la FNIA
Conformément à l'article 42, alinéa 1, de la LEIP, le conjoint étranger d'un citoyen suisse a droit à un permis de séjour, à condition de vivre avec le citoyen suisse en Suisse. Ce droit s'applique également aux partenaires enregistrés, conformément à l'article 52 de la LEIP, qui confirme que toutes les dispositions du chapitre 7 (Regroupement familial) s'appliquent mutatis mutandis aux partenariats enregistrés entre personnes de même sexe.
Outre le conjoint, les enfants de moins de 18 ans peuvent également accompagner le ressortissant suisse. Les enfants de moins de 12 ans ont automatiquement droit à une autorisation d'établissement en vertu de l'article 42, alinéa 4, de la LEI.
Le permis accordé au conjoint d'un citoyen suisse est initialement un permis de séjour (permis B), généralement valable un an et renouvelable annuellement, pour autant que les conditions de cohabitation et d'intégration soient remplies et qu'il n'existe aucun motif de révocation au sens de l'article 63 LEI.
Le droit du conjoint de séjourner en Suisse n'est pas discrétionnaire. Si le couple réside ensemble et que la relation est authentique, le permis doit être accordé. Ce droit légal protège contre les refus arbitraires, mais il est soumis à des conditions de conduite légale, d'efforts d'intégration et de documents officiels.
La cohabitation et l'obligation de vivre ensemble
L'une des exigences essentielles de l'article 42 de la LENI est que le conjoint étranger vive avec le regroupant suisse. Cela n'implique pas nécessairement une copropriété ou un bail immobilier, mais doit refléter une cohabitation authentique et continue.
En vertu de l'article 49 de la FNIA, des exceptions à l'obligation de cohabitation peuvent être accordées lorsqu'il existe un « motif valable » de séparation et que le ménage familial continue d'exister. Il peut s'agir, par exemple, d'obligations professionnelles ou d'études, de raisons de santé ou de violences conjugales, mais ces cas nécessitent une argumentation juridique rigoureuse.
Les autorités peuvent examiner des preuves telles que des contrats de location, des factures de services publics conjointes et de la correspondance pour évaluer si l’exigence de cohabitation est respectée dans la pratique.
Demander un permis de séjour suisse en tant que conjoint d'un citoyen suisse
Si le conjoint étranger réside à l'étranger, la demande de regroupement familial doit être introduite auprès de la mission diplomatique suisse du pays de résidence du conjoint. Parallèlement, le regroupant suisse doit soumettre une demande de regroupement familial à l'autorité cantonale compétente en matière de migration en Suisse. La demande doit inclure une preuve de mariage ou de partenariat enregistré, des copies de passeports ou de pièces d'identité, une attestation d'hébergement et d'assurance maladie en Suisse, ainsi que toute autre documentation exigée par le canton.
Une fois que les autorités fédérales et cantonales ont approuvé la demande, l'ambassade suisse délivre un visa de type D au conjoint étranger, qui peut ensuite entrer en Suisse pour retirer son permis B.
Si le conjoint étranger se trouve déjà en Suisse avec un titre de séjour valable, tel qu'un visa de court séjour ou un permis d'études, il peut être autorisé à déposer sa demande depuis le pays. Cependant, l'article 17, alinéa 1, de la LEIP prévoit qu'un ressortissant étranger entré en Suisse pour un séjour temporaire doit normalement attendre une décision d'autorisation de l'étranger, à moins que l'autorité cantonale n'exerce son pouvoir discrétionnaire d'autoriser le demandeur à rester pendant le traitement de sa demande. Ce pouvoir discrétionnaire n'est généralement exercé que lorsque les conditions d'admission sont clairement remplies et que le demandeur est en situation régulière.
Droits de séjour et d'emploi
Une fois le permis B délivré en vertu de l'article 42 LEI, le conjoint étranger a le droit de résider et de travailler en Suisse sans autorisation supplémentaire. L'article 46 LEI prévoit que le conjoint et les enfants d'un ressortissant suisse peuvent exercer une activité salariée ou indépendante sur tout le territoire suisse. Ce droit n'est limité ni par des quotas, ni par des tests du marché du travail, ni par des restrictions sectorielles, ce qui le distingue des migrations de travail.
Le permis B est généralement renouvelé chaque année et reste valable tant que le mariage se poursuit et que les conditions d'intégration sont remplies. En cas de dissolution de la cellule familiale (par exemple, en cas de divorce ou de séparation), le droit de séjour peut être maintenu en vertu de l'article 50 de la FNIA si le mariage a duré au moins trois ans et que le conjoint étranger est bien intégré, ou si des raisons personnelles importantes justifient le maintien du séjour.
Conditions d'intégration pour le regroupement familial en vertu de l'article 42 de la FNIA
Bien que l'article 42 LEI accorde un droit fort au regroupement familial, les conjoints étrangers sont tenus de s'intégrer à la société suisse. Les critères d'intégration sont définis à l'article 58a LEI et comprennent le respect de la sécurité et de l'ordre publics, le respect des valeurs de la Constitution fédérale, la participation à la vie économique ou à la formation, ainsi que des compétences linguistiques suffisantes dans la langue nationale du canton de résidence.
Certains cantons exigent une preuve de compétence linguistique de niveau A1 en allemand, français ou italien, dans le cadre de la demande ou dans un délai déterminé après l'arrivée. D'autres peuvent autoriser le conjoint étranger à démontrer ses efforts d'intégration en s'inscrivant à un cours de langue reconnu ou en participant à des activités communautaires. Conformément à l'article 49a LEI, l'exigence linguistique peut être levée pour un motif valable, tel qu'un handicap ou une maladie.
Les cantons peuvent également exiger du conjoint étranger qu'il signe une convention d'intégration au titre de l'article 58b LEI, qui fixe des objectifs et des obligations concrets en matière d'apprentissage de la langue, de participation économique et de connaissance de la vie suisse. Lorsqu'une convention d'intégration est requise, le permis de séjour ne sera délivré ou renouvelé que si cette convention est conclue et respectée.
Droit à l'établissement en Suisse
Le conjoint étranger qui réside en Suisse sans interruption pendant cinq ans avec un permis B a le droit de demander un permis C en vertu de l'article 42, alinéa 3, LEI, à condition de remplir les conditions d'intégration de l'article 58a LEI. Le permis C est un permis d'établissement qui accorde un séjour illimité et dispense de renouvellement annuel. Il permet également à son titulaire de changer de canton, de travailler librement et de demander une naturalisation facilitée sous certaines conditions.
Les enfants de moins de 12 ans, comme indiqué ci-dessus, ont automatiquement droit à un permis C à leur arrivée.
Quand la demande peut-elle être refusée ?
Malgré les droits légaux importants prévus à l'article 42 de la LENI, les demandes de regroupement familial peuvent être refusées si les conditions de la loi ne sont pas remplies ou si la demande est formulée de mauvaise foi. En vertu de l'article 51 de la LENI, le droit au regroupement familial expire s'il est exercé illégalement, notamment pour contourner les règles d'admission et de séjour, ou s'il existe des motifs de révocation au titre de l'article 63 de la LENI.
Les motifs de refus peuvent inclure la constatation que le mariage est frauduleux ou conclu uniquement à des fins d'immigration, que le conjoint étranger représente une menace pour l'ordre public ou que le demandeur a déjà enfreint les lois sur l'immigration. Si les autorités soupçonnent que le mariage est nul ou coercitif, elles peuvent suspendre la demande de regroupement familial dans l'attente d'une enquête ou d'une procédure d'annulation judiciaire, conformément à l'article 45a de la NIEF.
Conclusion : Regroupement familial pour les conjoints de citoyens suisses en vertu de l'article 42 de la LEIP
Le droit du conjoint ou du partenaire enregistré étranger d'un citoyen suisse à résider en Suisse, conformément à l'article 42 de la LEI, est fermement établi par la loi. Le permis de séjour confère le droit de vivre et de travailler en Suisse et, après cinq ans, de demander un permis de séjour permanent. Bien que ce droit soit important, la procédure doit être gérée avec prudence, notamment en cas d'infractions antérieures en matière d'immigration, de documentation complexe ou de doutes potentiels quant à l'authenticité de la relation.
Chez Richmond Chambers Suisse, nos avocats spécialisés en immigration offrent des conseils d'experts et une représentation juridique pour les demandes de regroupement familial au titre de l'article 42 de la LENI. Nous accompagnons les citoyens suisses et leurs conjoints étrangers, de la consultation initiale à l'obtention et au renouvellement du permis, afin de garantir un processus aussi fluide et efficace que possible.
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